le 28 juillet, 2022
L’accès difficile aux soins de santé et les pénuries de personnel de santé qui sévissent à travers le pays sont le résultat direct des divisions politiques et juridictionnelles qui empêchent notre système de santé archaïque d’évoluer et de donner la priorité aux patients.
Le rassemblement des dirigeants provinciaux et territoriaux plus tôt ce mois-ci au cours du Conseil de la fédération s’est terminé par la demande habituelle d’un financement fédéral accru pour les services de santé. Il est indéniable que le système de santé a désespérément besoin d’un investissement accru, mais les Canadiens attendent et méritent davantage.
Le système de santé canadien doit aborder le 21e siècle avec audace. Il doit sortir des silos, réhabiliter les infrastructures désuètes qui entravent la circulation de l’information et des ressources et s’attaquer aux modèles de financement de la recherche en santé inefficaces qui entravent l’innovation et la découverte.
La population du Canada est plus âgée et plus diversifiée que lorsque notre système de santé a été conçu il y a plus d’un demi-siècle. De plus en plus de personnes âgées souhaitent être soutenues dans leur choix de vieillir convenablement chez eux plutôt que d’emménager dans des établissements de soins de longue durée. Les demandes en soins de santé mentale et de toxicomanie sont loin d’être satisfaites par les services en place. Les patients souhaitent, à juste titre, accéder plus librement à leurs informations de santé numériques et aux soins virtuels déployés au cours de la pandémie de COVID-19 en complément de l’accès aux soins en personne.
Pourtant, à maintes reprises, l’approche pour relever les défis du système de santé a été beaucoup plus axée sur « la politique » que sur « le patient », les gouvernements provinciaux/territoriaux et le gouvernement fédéral se rejetant l’un à l’autre la responsabilité de ces échecs.
Si les patients peuvent aujourd’hui accéder à des services de santé modernes c’est avant tout grâce à l’innovation et au dévouement des professionnels de la santé et des chercheurs en santé. Mais, alors que ces capacités d’innovation ont atteint les limites permises par notre système de santé actuel, les lacunes s’accumulent et se creusent. Le système de santé a besoin d’une refonte complète et immédiate.
Nous ne saurions trop insister sur le fait que l’argent à lui seul ne résoudra pas les problèmes de santé au Canada, pas plus que l’investissement de ressources supplémentaires dans un système qui ne fonctionne pas. Un effort collectif à l’échelle pancanadienne entre les dirigeants provinciaux et territoriaux, les dirigeants fédéraux, les patients, les dirigeants du système de santé et les fournisseurs de soins est la seule approche qui permettra de trouver des solutions novatrices aux nombreuses crises que traverse le système de santé. Les dirigeants et les fournisseurs de soins de santé sont aujourd’hui tous alignés sur ce qui doit être accompli pour assurer un meilleur avenir. Il est maintenant temps pour les dirigeants politiques de se joindre à eux et d’agir.
Permettre aux travailleurs de la santé de fournir des soins dans toutes les juridictions et rationaliser le processus d’octroi de licences aux professionnels de la santé qualifiés formés à l’étranger devraient être les premières mesures prises par les dirigeants politiques pour renforcer les capacités du système de santé à court terme. Cela permettrait ensuite d’élaborer et de mettre en œuvre des solutions pancanadiennes à plus long terme telles que :
- Créer une stratégie de planification et constituer un organisme collaboratif sur la main-d’œuvre de la santé pour renforcer la main-d’œuvre de la santé du Canada.
- Mettre à jour les politiques administratives, réglementaires et de financement pour mieux soutenir la mise en œuvre et élargir les services de soins virtuels et de santé numérique afin d’améliorer l’échange d’informations sur la santé entre les prestataires de soins de santé, les établissements et les juridictions.
- Permettre aux hôpitaux, aux instituts de recherche, aux autorités sanitaires et aux établissements de soins de longue durée un accès direct et égal aux programmes de financementqui appuient les travaux de rechercheet les investissements dans l’infrastructure pour leur permettre de moderniser et d’améliorer notre système de santé.
- Prioriser les efforts et les programmes d’application des connaissances pour faire progresser l’utilisation des données de recherche en santé et des données probantes sur les pratiques du système de santé afin de renforcer la recherche et l’innovation en santé au Canada.
Si – guidés par nos gouvernements et nos dirigeants politiques – nous abordons les problèmes de notre système de santé avec le même esprit de collaboration et le même sens de l’urgence qui nous motivaient au début de la pandémie de COVID-19, nous pouvons créer un système de santé fonctionnel et de haute qualité capable de satisfaire les demandes accrues de services et d’offrir un environnement de travail sûr et durable pour les travailleurs de la santé. Nous pouvons fournir des environnements sûrs et confortables aux patients sans qu’ils n’aient à attendre des jours entiers sur une civière dans un couloir. Nous pouvons attirer et retenir les meilleurs talents de la recherche et de l’innovation en santé du monde entier sans recourir au braconnage. Nous pouvons faciliter le flux de données de santé et d’informations sur les patients entre les institutions et les juridictions de manière efficace et sécurisée.
Nos politiciens doivent maintenant cesser de tergiverser sur les dollars et les cents et mettre en place des actions de bon sens pour améliorer le système de santé. Partout au pays, la population canadienne ne supporte plus de voir nos dirigeants politiques de tous niveaux ergoter sur les pourcentages et ne tenir compte que d’eux-mêmes. Il est temps de rendre des comptes à la population canadienne et de bâtir un système qui fonctionne.
Paul-Émile Cloutier,
Président et PDG
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