
La cité parlementaire à Ottawa était en effervescence cette semaine après l’annonce d’une entente de soutien et de confiance conclue entre le Parti libéral au pouvoir et le Nouveau Parti démocratique. Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que l’entente signifie que « le gouvernement pourra fonctionner avec prévisibilité et stabilité, présenter et exécuter des budgets et faire avancer les choses pour les Canadiens ». La cheffe intérimaire du Parti conservateur, Candice Bergen, était beaucoup moins optimiste, déclarant que c’était « vraiment une mauvaise journée pour les Canadiens ».
Le premier ministre du Québec, François Legault a quant à lui prévenu que l’entente pourrait mener à la confrontation avec les provinces concernant le financement des soins de santé, bien que nombre de provinces sont impatientes de recevoir l’aide fédérale dont elles ont grand besoin pour faire face à l’augmentation des coûts des soins de santé et rattraper les retards dans les procédures.
Quelles sont les promesses de l’entente en matière de soins de santé
- Lancer un nouveau programme de soins dentaires pour les Canadiens à faible revenu. Le programme s’adresserait d’abord aux enfants de moins de 12 ans en 2022, puis s’étendrait aux moins de 18 ans, aux personnes âgées et aux personnes vivant avec un handicap en 2023, avant une mise en œuvre complète en 2025. Le programme serait réservé aux familles dont le revenu est inférieur à 90 000 $ par an, et les personnes dont le revenu annuel est inférieur à 70 000 $ ne paieraient pas de quote-part.
- Continuer de progresser vers la mise en œuvre d’un régime universel d’assurance-médicaments en adoptant une Loi sur l’assurance-médicaments du Canada d’ici la fin de 2023, puis en chargeant l’Agence nationale des médicaments d’élaborer un formulaire national de médicaments essentiels et un plan d’achat en gros d’ici la fin de l’entente.
- Conscients que les systèmes de santé ont été mis à rude épreuve en raison de la COVID, les partis savent que des investissements supplémentaires permanents seront nécessaires dans un avenir immédiat pour faire face à ces pressions. Les partis vont travailler avec les provinces et les territoires pour déterminer comment, ensemble, ils pouvons obtenir de meilleurs résultats en matière de santé pour les Canadiens, notamment en augmentant le nombre de médecins et d’infirmières en soins primaires et en améliorant le soutien en santé mentale, le vieillissement à domicile et la collecte de données.
- Faire adopter une loi sur les soins de longue durée sécuritaires pour veiller à ce que les aînés reçoivent les soins qu’ils méritent, peu importe où ils vivent.
Point de vue de SoinsSantéCAN
La nouvelle entente entre les libéraux et les néo-démocrates renforce l’importance pour SoinsSantéCAN de continuer à sensibiliser les parlementaires de tous les partis pour s’assurer qu’ils comprennent bien à quel point il est urgent de soutenir la transformation des soins de santé et la recherche en santé. Nous avons présenté un mémoire au Comité permanent de la science et de la recherche dans lequel nous formulons des recommandations pour positionner le secteur de la recherche en santé et des sciences de la vie du Canada afin qu’il puisse mieux servir les Canadiens et assurer sa réussite scientifique, économique et mondiale future. Les recommandations portent notamment sur l’amélioration des structures, des politiques et des niveaux de l’investissement fédéral dans la recherche et l’innovation en santé – particulièrement pour les instituts de recherche en santé – afin de favoriser une recherche en santé plus stratégique et mieux intégrée et d’optimiser l’innovation.
SoinsSantéCAN insiste également sur la nécessité de bâtir un système de santé plus inclusif, équitable, vert et résilient qui répond aux besoins de tous les Canadiens et recommande les mesures suivantes :
- Mettre en place une stratégie nationale de planification des effectifs en santé pour rassembler des données sur les effectifs afin de remédier à la pénurie de professionnels de la santé et de s’attaquer aux facteurs qui nuisent au recrutement et à la rétention.
- Moderniser les infrastructures en santé du Canada en augmentant les investissements en capitaux dans les soins de santé jusqu’à un minimum de 0,6 pour cent du PIB, au cours des cinq prochaines années, pour mieux s’aligner avec les homologues du Canada à l’OCDE.
- Augmenter les transferts en santé aux provinces et territoires pour assurer un financement cohérent et à long terme des soins de santé qui suit l’augmentation des coûts.
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