Le 3 mai 2021

La semaine de la santé mentale se déroule du 3 au 9 mai cette année et pour de nombreux Canadiens, elle revêt une importance accrue à cause du bilan de la pandémie de COVID-19 qui ne cesse de s’alourdir.

Bien des personnes continuent de lutter contre le nombre de cas et d’hospitalisations de COVID-19 toujours à la hausse, le renforcement des mesures de santé publique et la lenteur du déploiement de la vaccination. Les travailleurs essentiels – qu’il s’agisse des travailleurs de la santé ou des employés d’entrepôts – font face quotidiennement depuis plus d’un an au stress supplémentaire d’une possible exposition au virus dans leur milieu travail et à la crainte de contaminer leurs proches, particulièrement dans le contexte de la troisième vague qui fait rage dans plusieurs régions du pays.

Un récent sondage effectué par le Centre de toxicomanie et de santé mentale, un membre de SoinsSantéCAN met cette question en évidence. Plus d’un an après le début de la pandémie, un répondant sur cinq fait état de niveaux de détresse mentale élevés, les niveaux d’anxiété, les symptômes de dépression et la solitude étant presque aussi élevés qu’à la fin de mai 2020.

Le budget fédéral de 2021 présenté le 19 avril dernier cherche à relever ces défis en allouant près de 1 milliard $ sur cinq ans à des initiatives de santé mentale. Le budget cible le financement de programmes comme le portail Espace mieux-être Canada, qui offre l’accès en ligne à du soutien en santé mentale; l’élaboration de normes nationales en santé mentale; et la création d’une ligne d’assistance en prévention du suicide accessible par un numéro à trois chiffres.

Il est important de souligner qu’une partie du financement fédéral soutiendra des interventions en santé mentale novatrices pour les populations les plus gravement touchées par la COVID-19, notamment les travailleurs de la santé, les travailleurs de première ligne, les jeunes, les aînés, les Autochtones et les personnes noires et racisées.

Le financement de la santé mentale décrit dans le budget 2021 est désespérément nécessaire et de nombreux experts et défenseurs des intérêts, dont SoinsSantéCAN s’en réjouissent. Ce financement répond à certains problèmes urgents et à court terme exacerbés par la pandémie et il commence à jeter les bases d’une approche à la santé mentale plus cohérente et plus exhaustive. Il ne correspond toutefois qu’à une faible partie des investissements nécessaires pour s’attaquer à la crise de santé mentale au Canada et mettre en place un système qui répond réellement aux besoins en santé mentale de la population canadienne.

Les services en santé mentale ont été constamment sous-financés au Canada. Les services existants ont généralement été mis en place pour répondre à des crises et sont centrés sur la prestation de soins aigus à des personnes souffrant de maladies mentales graves. La COVID-19 a clairement démontré que la santé mentale est tout aussi importante que la santé physique et qu’elle requiert une approche plus stratégique faisant appel à des politiques et à des programmes bien financés pour détecter les problèmes et les traiter avant qu’ils ne deviennent des crises.

SoinsSantéCAN demande instamment au gouvernement fédéral et aux députés de continuer à travailler à la création d’un système plus exhaustif de santé mentale au Canada et notamment :

• de s’assurer que les dollars dédiés à la recherche vont à la recherche en santé mentale pour développer des approches innovantes visant à prévenir, à identifier et à traiter la maladie mentale et à promouvoir la santé mentale et le bien-être de tous les Canadiens. Les organisations de soins de santé universitaires – comme les instituts de recherche – devraient pouvoir demander directement et de manière autonome ce financement pour faire avancer leurs travaux de pointe en ce domaine;
• d’augmenter les transferts en santé aux provinces et territoires pour qu’ils puissent améliorer leurs services en santé mentale pour les Canadiens.

Le gouvernement fédéral et les élus doivent également collaborer avec leurs homologues provinciaux et territoriaux pour s’attaquer aux conditions sous-jacentes qui contribuent à la détresse mentale – dont bon nombre sont antérieures à la pandémie – parmi les travailleurs des soins de santé du Canada.

La mise en place d’une stratégie nationale de ressources humaines en santé est une étape importante qui contribuerait à améliorer les conditions qui entraînent une augmentation du stress, de l’anxiété, de la dépression et de l’épuisement professionnel et à créer une main-d’œuvre et un système de santé plus résilients et plus inclusifs.

Il reste encore du travail à accomplir pour assurer la bonne santé mentale et le bien-être de tous les Canadiens et leur accès à des services de santé mentale au moment et à l’endroit où ils en ont besoin. SoinsSantéCAN est déterminée à poursuivre le travail avec ses membres, ses partenaires et le gouvernement pour que cela devienne une réalité.

Pour un supplément d’information sur la semaine de la santé mentale, visitez : https://mentalhealthweek.ca/fr/.

Paul-Émile Cloutier, président et chef de la direction
SoinsSantéCAN

SoinsSantéCAN est le porte-parole national des organisations de soins de santé et des hôpitaux des quatre coins du Canada. Nous encourageons la découverte et l’innovation éclairées et continues orientées vers des résultats dans tout le continuum des soins de santé.

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